20 cas de la SLA confirmés en Estrie
Jasmin Dumas
L’enquête de la Santé publique de l’Estrie, portant sur les cas de sclérose latérale amyotrophique dans le Val-Saint-François, passe à une autre étape. Les données recueillies par la veuve d’une victime étant maintenant vérifiées et confirmées, les chercheurs entament l’analyse.
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Mardi soir, un état de la situation a été présenté à la population de Windsor lors d’une assemblée publique.
À la fin de l’année 2024, Julie Dubois avait signalé à la Santé publique de l’Estrie une situation préoccupante, soit la découverte de 18 cas de SLA dans les environs de Windsor. Son mari, Marco Brindle, est une des victimes de cette terrible maladie neurodégénérative, connue aussi sous le nom de «maladie de Lou Gehrig». Elle entraîne l’affaissement des muscles. L’espérance de vie des personnes atteintes est en moyenne de deux à quatre ans.
À la suite de ce signalement, la Santé publique avait déclenché une enquête. La Dre Mélissa Généreux, qui pilote maintenant le dossier, indique que son équipe a pu confirmer 20 cas de personnes malades dans le Val-Saint-François entre 2012 et 2024: «C’est encore trop tôt pour parler d’excès, mais ça mérite certainement qu’on poursuive nos démarches pour comprendre ce qui se passe.»
Au cours des prochains mois, les chercheurs se pencheront sur l’analyse de chacun des cas confirmés: «On va explorer l’histoire des personnes atteintes. Qui sont-elles? Dans quel milieu évoluaient-elles? Est-ce qu’elles ont des points en commun, ensemble? Il y a plein de choses à vérifier pour pouvoir faire un portrait de la situation», explique la Dre Généreux.
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Déjà, la Santé publique a remarqué que sur les 20 cas étudiés:
– 60% sont des femmes.
– L’âge moyen des cas est de 68 ans.
– 80% des cas ont habité au moins 5 ans au VSF (latence non connue).
– 65% des cas résidaient toujours au VSF lors de leur diagnostic.
– 25% des cas auraient travaillé dans une usine du secteur.
Un autre point qui semble ressortir des données préliminaires, c’est que plusieurs personnes atteintes demeuraient près de la rivière. «Ça pourrait être le fruit du hasard», indique la Dre Généreux, «mais les cyanobactéries sont un facteur potentiellement associé à la SLA dans la littérature. On va regarder ça plus attentivement.»
Ensuite, il faudra d’abord calculer et comparer le taux de personnes atteintes dans le Val-Saint-François avec ceux d’autres endroits au Québec et dans le monde, puis vérifier s’il y a une cause environnementale à l’origine de cette situation.