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L'article provient de Bureau d'enquête

2,7 M$ en dons: l’association des églises baptistes dilapide son argent, dénoncent des victimes du pasteur Claude Guillot

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Photo portrait de Kathryne Lamontagne

Kathryne Lamontagne

2025-03-04T05:00:00Z
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Des victimes du pasteur Claude Guillot accusent l’Association d’églises baptistes évangéliques au Québec d’avoir dilapidé près de 2,7 M$ en dons afin d’éviter de payer les sommes qui pourraient lui être réclamées à l’issue du recours collectif intenté contre elle.

Les requérants Marc Levasseur et Jonathan Seanosky, qui ont tous les deux subi les sévices du pasteur baptiste Claude Guillot dans leur enfance, ont porté cette situation à l’attention des tribunaux au cours des derniers mois.

Ils allèguent qu’à la suite du dépôt de la demande de recours collectif, l’association des églises baptistes (AEBEQ) aurait effectué des dons oscillant entre 325 000$ et 440 000$ par année, entre 2018 et 2023.

L’association aurait ensuite «accéléré la cadence des dons» et remis 786 795$, selon l’exercice financier se terminant au 31 mars 2024.

Au total, c’est ainsi près de 2,7 M$ qui seraient sortis des coffres de ce regroupement pour être remis à quelque 80 églises membres.

Vers l’insolvabilité?

Les requérants craignent maintenant que l’AEBEQ soit insolvable et incapable de payer advenant un jugement du tribunal à son encontre. Si l’action collective devait donner raison aux victimes du pasteur Guillot, des millions de dollars devraient leur être versés, arguent-ils.

«Et depuis le début, ils disent qu’ils n’ont pas d’argent», déplore l’un des requérants, Marc Levasseur, en entrevue avec notre Bureau d’enquête.

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Photo Pierre-Paul Biron
Photo Pierre-Paul Biron

Face à la situation, les demandeurs ont déposé deux demandes en déclaration d’inopposabilité envers l’Association ainsi que toutes les églises ayant reçu des dons depuis 2018. Ils réclament que les sommes soient rapatriées et conservées en vue d’un éventuel jugement en leur faveur.

L’Association s’est opposée à cette procédure, jugée «frivole, mal fondée et abusive». Dans une lettre, elle rétorque que l’AEBEQ n’existe que pour ses églises membres et que les dons faits par des tiers leur sont destinés. Au surplus, les membres de l’action collective n’ont actuellement «aucune créance» à l’encontre de l’association.

«L’Association ne fait pas de dons qui ont pour effet de dilapider son patrimoine», a assuré en entrevue Me Stéphane Pitre, qui affirme être sur le point de déposer au tribunal une demande officielle pour rejeter les requêtes des demandeurs.

Un mois de procès

Rappelons que le tpasteur baptiste Claude Guillot a été reconnu coupable en avril 2022 d’avoir imposé des sévices corporels et psychologiques à cinq garçons âgés de 4 à 20 ans. Pour ses crimes commis entre 1982 et 2014, à Québec et Victoriaville, le pasteur baptise a écopé de huit ans de pénitencier.

En parallèle, une demande d’action collective a été déposée en 2018 envers Claude Guillot, les églises baptistes de Victoriaville et de Québec ainsi que leur association provinciale (AEBEQ). Ce procès, d’une durée prévue d’un mois, doit débuter le 17 novembre au palais de justice de Québec.

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