1er juillet: des loyers rares et chers à Québec


Vincent Desbiens
Des milliers de locataires ont posé leurs boîtes dans un nouveau logis le 1er juillet, à Québec. Cette année, la journée aura été marquée par la rareté et la hausse du prix des loyers. Certains ont dû faire des choix pour arriver à se trouver un toit sans se ruiner.
Félix Doré et sa conjointe ont participé au grand ballet du 1er juillet au cœur du Vieux-Limoilou, alors que le quartier fourmillait de camions et de volontaires venus prêter main-forte à des proches.

Le couple a dû se résigner à emménager dans un appartement qui fait l’objet d’une hausse de loyer exorbitante, en sachant qu’il devrait faire appel au Tribunal administratif du logement (TAL).
«On a fait de nombreuses visites et on a perdu cinq appartements. Il ne nous restait plus beaucoup de temps, alors on s’est dit que ce serait plus simple de prendre ce loyer trop cher et d’essayer de faire baisser le prix au TAL par la suite. On ne voulait pas prendre le risque de se retrouver avec rien», précise M. Doré.
Solution temporaire
Pour sa part, Jérémy Deraspe a pu souffler un coup en déménageant dans son Beauport natal, lundi. Sa copine et lui ont finalement pu se trouver un logis qui répond à leurs critères, après s’être tournés vers une solution temporaire l’été dernier.
Comme sa conjointe est toujours aux études, les deux amoureux cherchaient un logement près de l’université, mais ont rapidement dû revoir leurs attentes.

«On s’y est pris des mois d’avance, mais, Sainte-Foy, c’est complètement absurde. Pour un 4 et 1/2, il n’y a rien en bas de 1600$. C’était beaucoup trop cher pour nous. On a dû s’éloigner pas mal, mais on a trouvé quelque chose de bien», soutient le jeune homme qui pouvait compter sur son père et plusieurs amis pour l’opération.
Record de taux d’inoccupation et de demandes d’aide
Le taux d’inoccupation des logements n’a jamais été aussi bas dans les villes de la province, et la Vieille Capitale n’y fait pas exception. Les 0,9% d’appartements inoccupés, un record des 15 dernières années, accentuent la pression sur les locataires, qui sont deux fois plus nombreux à avoir fait appel à un service d’aide au logement en 2024.
«Pour les familles qui cherchent un logement de trois chambres et plus, on frôle le 0% d’inoccupation dans la grande région de Québec», déplore la porte-parole du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), Véronique Laflamme.

Pas moins de 1599 ménages ont fait appel à un service d’aide en vue de leur déménagement dans la Capitale-Nationale, cette année. Au moment d’écrire ces lignes, une centaine d’entre eux n’avaient pas encore trouvé chaussure à leur pied et 30 autres étaient hébergés temporairement.
«Ça ne veut pas dire que ces familles vont se retrouver à la rue, précise Mme Laflamme. Pour certaines, le déménagement est en août ou en septembre. Mais, c’est un phénomène nouveau et ça en dit beaucoup sur la crise actuelle.»
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