14 ans de prison pour un père incestueux... s’il est retrouvé
L’accusé s’est enfui au Mexique après avoir été reconnu coupable d’infractions sexuelles sur ses trois filles il y a 30 ans
Camille Payant
Un père incestueux est condamné à 14 ans de pénitencier pour avoir agressé sexuellement ses trois filles... si jamais l'homme enfui au Mexique est retrouvé.
«Il est difficile d’imaginer un comportement plus répugnant que de tels gestes d’un père sur ses filles», a martelé la juge Anne-Marie Manoukian en rendant sa sentence mardi au palais de justice de Montréal.
L’homme de 65 ans, dont nous ne pouvons révéler l’identité afin de protéger celle des victimes, a été reconnu coupable l’an dernier de plusieurs accusations de contacts sexuels et d’agressions sexuelles.
L’accusé n’a jamais admis les faits. Il est demeuré en liberté après le verdict, même si la poursuite avait demandé son incarcération.
Et peu après il a quitté le Canada vers le Mexique, en transitant par la Californie.
Il n’était donc pas présent lorsque la juge Manoukian l’a condamné à purger 14 ans de prison. Cette sentence débutera lorsqu’il sera arrêté.
Lors d’une audience en janvier, l’une des victimes s’était dite «détruite depuis l’esquive de son père. Elle est la seule à vivre une sentence alors qu’il est libre».
Le procureur de la Couronne, Me Jérôme Laflamme, a toutefois indiqué à sa sortie de l’audience qu’il «garde toujours espoir» de retrouver le pédophile.
Agressions il y a 30 ans
Les agressions avaient débuté peu après que l’accusé, d’origine salvadorienne, eut immigré au Canada avec sa famille. Les victimes n’avaient jamais raconté ce qu’elles vivaient, elles ont donc appris l’étendue des sévices causés par leur père seulement à la cour.
En 1991, l’accusé avait profité du fait que sa conjointe accouchait à l’hôpital pour abuser de sa fille aînée, alors qu’elle était âgée de 11 ans. Les attouchements et agressions sexuelles se sont poursuivis tous les mois pendant quatre ans.
Il s’en est ensuite pris à une autre de ses enfants, qui avait six ans lorsque les abus ont commencé. Les actes commis contre elle ont été les plus graves et intrusifs.
«Elle est terrorisée par son père. Elle doit se taire et se laisser faire. Elle tente de trouver des moyens d’éviter son père la nuit», a souligné la magistrate.
Le pédophile a aussi abusé de sa troisième fille. Les attouchements ont duré pendant deux jours, jusqu’à ce qu’elle menace de raconter le tout à sa mère.
Conséquences importantes
Aujourd’hui, les victimes conservent des séquelles psychologiques importantes.
L’une d’elles a reçu un diagnostic de trouble d’adaptation et de stress chronique. Elle n’est plus en mesure de travailler depuis plusieurs années et ses nuits sont toujours hantées par des cauchemars.
Me Laflamme, qui réclamait 16 ans de pénitencier, a qualifié la peine «d’excellente».
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