130 opérations de filature: des trafiquants de drogue suivis à la trace
Les policiers de Longueuil avaient sorti de la rue un total de 16 kilos de cocaïne


Valérie Gonthier
Des policiers de Longueuil qui ont suivi à la trace des trafiquants lors de 130 opérations de filature ont finalement pu démanteler le réseau en faisant condamner ces criminels, en plus d’avoir saisi près de 300 000$ en cocaïne.
Le projet d’enquête Sépulture a débuté à la fin de l’année 2023. Il ciblait initialement Nicolas de Santis, qu’on soupçonnait de faire du trafic de stupéfiants sur la Rive-Sud de Montréal.

Les limiers n’ont pas lésiné sur les moyens pour identifier les autres membres du groupe: ils ont effectué 130 opérations de filature. Ils ont aussi installé des balises de localisation sur les véhicules des principaux acteurs du réseau.
Il s’agit de techniques d’enquête souvent utilisées par les forces de l’ordre, qui permettent d’observer les comportements compatibles avec le trafic de stupéfiants et les personnes impliquées.
Ainsi, au fil de l’opération des policiers, d’autres individus sont devenus des «personnes d’intérêt».
Ils ont notamment identifié un livreur. Et en suivant ce dernier, ils ont pu observer Antonio Jose Atme.

Filé par les policiers à neuf reprises, ce dernier effectuait «des rencontres de courte durée et des remises de sacs rapides dans des lieux publics», laissant croire qu’il participait activement au réseau.
Trahi par ses messages
Une perquisition a été effectuée à sa résidence de Beloeil l’été dernier. Plus de 122 000$ en argent comptant y avaient été retrouvés.

Mais ce sont les messages envoyés sur une application souvent privilégiée par les criminels pour son caractère privé et crypté qui l’ont trahi. L’analyse d’un de ses téléphones cellulaires a permis aux policiers de confirmer qu’Atme avait participé à la transaction de cinq kilos de cocaïne.

Il avait reçu la drogue alors qu’il se trouvait sur son lieu de travail, soit sur le chantier du pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine.
À son retour à la maison, il avait photographié les briques de cocaïne et avait envoyé les images à un autre interlocuteur.
Il a récemment plaidé coupable de trafic de drogue et a écopé de trois ans de détention.
La cible principale de l’organisation, Nicolas De Santis, a aussi reconnu son crime. Il a admis avoir été le commanditaire d’une transaction de 10 kilos de cocaïne.
16 kilos de cocaïne saisis
Chez lui, les policiers avaient retrouvé plus de 13 000$ en coupures de 100$, 50$ et 20$, qui étaient pour la plupart cachées au-dessus des armoires de cuisine.

Des bijoux et vêtements de luxe ainsi que 33 paires de souliers pour hommes de marque Dior, Louis Vuitton, Louboutin, Chanel ou Gucci avaient aussi été retrouvés.

L'un de ses téléphones s’était aussi «autodétruit» lors du retrait des cartes SIM.
De Santis a écopé de 45 mois de détention.
Un autre coaccusé, Brian Pagnarith Chuon, qui avait livré six kilos de cocaïne, recevra sa sentence prochainement.

Même chose pour Joël Lavoie-Létourneau, qui avait été arrêté avec 10 kilos de cocaïne.

Au total, les policiers ont saisi 16 kilos, ce qui équivaut à 288 000$.
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