120e Paris-Roubaix: l’Enfer du Nord fait trembler les favoris


Jean-François Racine
Troisième monument de la saison cycliste, le mythique Paris-Roubaix et ses terribles pavés feront trembler les favoris pour la 120e fois dimanche alors qu’un autre grand duel se dessine entre Mathieu van der Poel et son éternel rival Wout van Aert.
Au programme de la course Flandrienne, les coureurs affronteront un parcours de 256,6 kilomètres et 54,5 kilomètres pavés. Pour les puristes, les secteurs classés cinq étoiles restent la Trouée d’Arenberg, Mons-en-Pévèle et le Carrefour de l’Arbre.
Deuxième sur le Tour des Flandres dimanche dernier, « VDP » semble l’aspirant numéro dans une course imprévisible où la logique est rarement respectée.
Stefan Küng, Mads Pedersen, Filippo Ganna, Christophe Laporte et Kasper Asgreen seront aussi des candidats à la victoire même si la Quick Step de Patrick Lefévère n’est plus au sommet de la hiérarchie.
De retour en selle après une chute, le tenant du titre Dylan van Baarle ne devrait pas batailler pour le podium alors que le Slovène Tadej Pogacar a choisi de ne pas courir.
Boivin amoché
Du côté canadien, Guillaume Boivin demeure un cas incertain après un accident survenu au Tour des Flandres.

« Je me suis cogné la tête et j’ai mal encore un peu. J’ai peut-être fait une petite commotion », a-t-il confié avec une déception évidente.
« Le Bovino » a connu a de bons moments récemment en Catalogne, ce qui lui permettait de songer à nouveau à sa 9e place historique sur Paris-Roubaix il y a deux ans.
« On verra avec l’équipe médicale », a lancé le Québécois, qui espérait mieux. Aussi Absent, Hugo Houle misera plutôt sur la Flèche Wallonne et Liège-Bastogne-Liège.
Pour sa part, Nickolas Zukowsky, de Sainte-Lucie-des-Laurentides, vivra une première expérience inoubliable sur Roubaix avec sa formation suisse Q36.5 Pro Cycling Team.
Une recrue fébrile
Fébrile, le cycliste de 24 ans recevra peut-être quelques conseils de sa compagne Simone Boilard, qui participera à l’épreuve féminine la veille.
« Je n’ai jamais fait de course avec autant de secteurs pavés. La télé ne rend pas justice à ce que c’est vraiment. C’est un énorme challenge. On va faire une reconnaissance différente. Pour nous, c’est surtout jusqu’à Arenberg. Si tu n’es pas devant, tu n’es plus dans la course et ça ne sert à rien de voir le final », explique Zukowsky.
Il y a quelques jours, ce dernier n’a pas été en mesure de compléter les 273 kilomètres du Tour des Flandres mais son bonheur de se retrouver sur deux monuments reste intact.
« Depuis 2017, je regarde Roubaix et je vois à quel point c’est extrême. J’y rêvais et c’est spécial d’être là. C’est une rare course où tout le monde veut se battre jusqu’au bout. En arrière aussi, ça fait la course et les gars veulent vraiment se rendre pour finir au vélodrome. Il y a tellement d’histoire. »
Un autre Canadien sera également au départ pour la première fois. L’Ontarien Derek Gee, chez Israel-Premier Tech, tentera de faire sa place dans un peloton nerveux.
Pendant près de six heures, la foule, la boue et les chutes poseront une nouvelle brique à cette course légendaire.