12 M$ par saison: le prochain contrat de Hutson va établir un nouveau standard

Jean-Charles Lajoie
On soupçonne à raison le tandem Jeff Gorton et Kent Hughes de travailler à une offre de contrat qui sera faite au défenseur Lane Hutson cet été.
Le petit défenseur a encore une année à écouler à son contrat d’entrée dans la Ligue nationale de hockey (LNH), mais comme le veut la coutume, les équipes essaient de s’entendre avant que débute cette dernière saison avec leurs meilleurs espoirs.
Je maintiens que le CH n’a pas eu la main heureuse en couvrant Juraj Slafkovsky de 7,6 M$ par saison pendant huit ans l’été dernier, alors que l’attaquant avait encore une année de contrat devant lui.
Ce qui ne m’empêche pas de prétendre que Montréal se doit de tout faire pour s’entendre pour le maximum permis de huit ans avec Hutson dès cet été.
Hutson va gagner le trophée Calder haut la main, une première à Montréal depuis Ken Dryden il y a 53 ans. Il a contribué à la réédition du livre des records du Canadien et de la LNH. Il a fait taire les pires pourfendeurs qui ne croyaient pas en lui.
Il a été le facteur déterminant de la saison de l’équipe et de sa présence en séries éliminatoires, où il a obtenu cinq points en autant de matchs face à un club qui voulait lui arracher la tête.
Alors, combien vaut Lane Hutson? Faisons d’abord des comparaisons.
Cale Makar touche en moyenne 9 M$ par saison. Quinn Hughes empoche quant à lui 7,85 M$ par année. Les deux superstars ont ratifié leurs ententes à l’été 2021 et touchent ces sommes depuis quatre saisons déjà.
Makar avait écoulé son contrat d’entrée de trois ans au moment de signer cette entente, Hughes aussi.
Les chiffres de Hutson s’apparentent beaucoup à ceux des arrières vedettes de l’Avalanche et des Canucks à leur première saison complète dans le circuit. Un autre avantage pour lui à la table des négociations.
Le Canadien a établi une échelle de valeurs avec le contrat longue durée consenti à Nick Suzuki, le capitaine de l’équipe. Ce plafond a été respecté lors des négociations avec Cole Caufield et Slafkovsky.
Mais l’entente avec Suzuki a été signée en octobre 2021, en pleine incertitude en raison de la COVID-19. La game a beaucoup changé depuis et si le CH tient fermement à respecter ce plafond maximal de moins de 8 M$ par saison, la chicane va assurément pogner avec le clan Hutson.
Kent Hughes est un fin négociateur, un renard aguerri, qui connaît tous les trucs du métier d’agent et désormais de directeur général. Mais si les conseillers d’Hutson lui recommandent de signer une entente de 80 M$ pour huit ans, soit 10 M$ par campagne, il doit poliment se lever, quitter la salle et congédier ses agents.
Gorton et Hughes vont tenter de tirer la couverture de leur côté, ce qui est louable. Ils vont négocier avec le clan Hutson en gardant en tête que la conclusion de cette négociation va établir le nouveau standard de leur organisation.
Standard dont vont pouvoir bénéficier Ivan Demidov, Michael Hage, Jacob Fowler, David Reinbacher ainsi que Suzuki et Kaiden Guhle lors de leur prochaine négociation.
Hutson est un vecteur de changement de la game, l’élément qui, au-delà de tous les autres, a permis au Canadien de se tailler une place en séries de fin de saison ce printemps.
Il n’y a dans mon esprit aucun doute que, même en battant l’horloge d’un an, considérant l’augmentation vertigineuse et prévue du plafond salarial, Lane Hutson doit obtenir 12 M$ par saison, un contrat de 96 M$ pour huit ans.