«Très fier» du Centre Vidéotron, Jean Charest a toujours été «agacé» par les critiques venant de Montréal
De gros projets ont vu le jour à Montréal sans que personne à Québec s’y oppose, note l’ex-premier ministre


Marc-André Gagnon
Jean Charest ne regrette «pas du tout» de s’être lancé dans l’aventure du nouvel amphithéâtre de Québec, inauguré il y a 10 ans. L’ex-premier ministre avoue que les commentaires négatifs à ce sujet venant de Montréal l’ont toujours «agacé».
En plein tournoi pee-wee, le 10 février 2011, le premier ministre Jean Charest et le maire de Québec Régis Labeaume s’étaient invités au vieux Colisée Pepsi pour annoncer que les gens de Québec auraient enfin leur nouvel amphithéâtre, dès 2015.

Son inauguration a eu lieu comme prévu, légèrement en deçà du budget de 400 millions$ annoncé.
Une décennie plus tard, «je suis très, très fier de la réalisation de ce projet-là», a confié l’ancien chef libéral en marge d’une allocution devant des gens d’affaires de Québec, il y a quelques jours.
Et cela, même si le retour des Nordiques, qui allait de pair avec le projet, ne s’est toujours pas concrétisé.
«Quand on l’a fait, en passant, on savait très bien que la possibilité d’avoir une équipe de hockey de la Ligue nationale n’était pas très élevée, a relaté M. Charest. Mais on voulait une infrastructure qui allait être à la hauteur de ce que la ville de Québec doit offrir.»
Une infrastructure à la hauteur de Québec
Jean Charest invite ceux qui doutent encore de la nécessité d’une telle infrastructure à voir les choses autrement. À l’évidence, selon lui, il «serait impensable» qu’aujourd’hui une ville comme Québec n’ait que le Colisée Pepsi à offrir pour y tenir des matchs de hockey et des spectacles d’envergure.
«Québec a plus d’ambition que ça», estime M. Charest. «Maintenant, c’est à la Ville de Québec d’exploiter la ressource avec Vidéotron, et à mon avis, ils le font bien», considère-t-il.
L’ancien premier ministre croit toujours dans le succès du nouvel amphithéâtre. Il s’étonne de voir des gens remettre cet investissement en question, surtout dans la métropole.
«Ça m’a toujours agacé un petit peu, la réaction qui venait de Montréal, avoue Jean Charest. Moi, j’ai un souvenir de gros projets qu’on a faits à Montréal, que ce soit pour l’Orchestre symphonique ou d’autres projets. L’autoroute 30... Etc. On en a fait des projets public-privé [dans la grande région de Montréal], puis à ce moment-là, il n’y a personne à Québec qui s’objectait à ça», a observé M. Charest.
Un «épisode difficile» au PQ
Comme Jean Charest, l’ex-députée péquiste de Taschereau Agnès Maltais est toujours aussi «fière» du nouvel amphithéâtre. «C’était nécessaire. [...] Je pense qu’il n’y a personne qui reculerait aujourd’hui», considère celle qui apprécie notamment l’ambiance qu’on retrouve au Centre Vidéotron lors d’événements qui attirent les foules.
«Québec est une capitale nationale qui devrait être la capitale d’un pays, qui mérite d’avoir un amphithéâtre de cette grandeur-là, de cette qualité-là», a-t-elle souligné en entrevue avec notre Bureau parlementaire.
Mme Maltais est celle qui avait parrainé, en 2011, le projet de loi privé 204 affirmant le caractère légal de l’entente de location entre la Ville et Québecor.
Elle se souvient que son adoption a été précédée d’un «épisode difficile» au Parti Québécois. Quatre députés opposés au projet de loi (Jean-Martin Aussant, Louise Beaudoin, Pierre Curzi et Lisette Lapointe) avaient claqué la porte du caucus à un moment où le leadership de Pauline Marois était contesté par certains à l’interne.

À Québec, le nouvel amphithéâtre était l’un des rares projets qui faisaient l’unanimité, sauf peut-être à l’Action démocratique du Québec (ADQ), qui ne s’était pas vraiment mouillée, se rappelle Mme Maltais.
Bien avant le projet de loi 204, Mme Maltais était de ceux qui croyaient que le «vieux Colisée avait fait son temps», et ce, «peu importe qu’on ait le retour ou pas des Nordiques».
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