100 questions et réponses illustrées: comment prendre bien soin de son cerveau


Marie-France Bornais
Comment est fait le cerveau ? Comment fonctionnent les cinq sens ? Quels aliments sont bons pour le cerveau ? Qu’est-ce qui se passe dans le cerveau d’un astronaute ? Peut-on améliorer les performances de son cerveau ? Qu’est-ce qui se passe dans le cerveau quand on est amoureux ? Neurologue, chercheur au Centre de recherche CERVO de l’Université Laval et auteur de best-sellers sur le cerveau et sur la méditation, le Dr Steven Laureys explique le cerveau en 100 questions et réponses illustrées dans un nouveau livre pour tous, Cerveaugraphie.
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Excellent vulgarisateur, le Dr Steven Laureys explique beaucoup d’éléments intéressants dans son nouvel ouvrage : émotions, capacités cognitives, fonctionnement du cerveau, génétique, maladies dégénératives, transhumanisme, empathie et relations à l’autre.
Que peut-on faire pour aider notre cerveau à bien fonctionner ? « Ça, c’est le domaine de la neuroplasticité. Je pense que c’est de plus en plus clair et je suis un grand défenseur de l’importance des habitudes de vie. Donc, je pense qu’il est bien de s’intéresser à sa santé cérébrale », dit-il, en entrevue.
« Cette neuroplasticité, cette capacité du cerveau à changer, je pense que c’est très bien documenté maintenant par les neurosciences et on a un rôle à jouer. On a la possibilité, je dirais même, la responsabilité, de s’intéresser à notre cerveau. »
Quelles habitudes de vie peut-on mettre en place pour s’aider ? « Dans notre société, il y a déjà le problème de la distraction. C’est difficile de garder notre focus et les études montrent que 60 % du temps, on est ailleurs. La méditation, c’est une invitation à entraîner son attention », explique-t-il en signalant qu’on peut avoir parfois ces pensées qui tournent en boucle et créent de l’insomnie et des angoisses.

Il recommande aussi de s’entraîner à l’empathie et à la compassion, de façon à devenir de meilleures personnes.
« La méditation, l’activité physique, le sommeil... quelque part, on le sait. Mais le défi, c’est de le faire. »
Les effets de la pandémie
Les circonstances de la vie comme la pandémie font parfois que le contexte est difficile.
« Ça a été démontré. Il y a une étude qui sort de Stanford et qui utilise l’IRM pour démontrer que les jeunes ont beaucoup souffert. On le voit avec les examens. Les scanneurs montrent qu’il y a une diminution de l’épaisseur corticale, les structures comme l’amygdale qui sont plus grandes, ça, c’est connu quand on a plus de difficulté au niveau de notre stabilité émotionnelle. »
Le Dr Laureys pense qu’il est important de donner aux jeunes des outils pour gérer le stress différemment.
« La Covid a demandé beaucoup déjà. Ça a été démontré. C’est une forme de neuroplasticité négative, donc, la bonne nouvelle, c’est que c’est réversible et qu’on peut donner des outils et qu’on devrait plus le faire. On continue, à l’école, à trop mettre l’accent sur la connaissance et on n’est pas des ordinateurs. On a des émotions et l’intelligence émotionnelle. Je pense qu’on pourrait faire mieux de ce côté-là. »
Des cours d’intelligence émotionnelle
Le neurologue croit que l’intelligence émotionnelle devrait être enseignée, au même titre que l’activité physique, avec un prof et des heures fixes.
« Je pense qu’on pourrait faire la même chose pour notre bien-être mental. Ça a déjà été démontré dans des études pilotes, mais maintenant, il faut le rendre plus structurel, du plus jeune âge jusqu’à l’université. C’est clair qu’on va devoir faire ça. »
- Le Dr Steven Laureys est neurologue et directeur de recherche FNRS. Il dirige le Centre du cerveau2 au CHU de Liège, en Belgique, et l’unité de recherches GIGA Consciousness et Coma Science Group de l’Université de Liège.
- Il est connu pour ses travaux sur la conscience des patients cérébrolésés.
- Il a publié Un si brillant cerveau et Méditer c’est bon pour le cerveau, deux ouvrages qui ont connu beaucoup de succès.
- Il travaille depuis le début 2022 au Centre de recherche CERVO de l’Université Laval, à Québec, où il monte un laboratoire.
- Il est disponible pour présenter des conférences sur le bien-être.
EXTRAIT
« Le sentiment amoureux débute par un mécanisme d’alerte qui conduit à la libération de noradrénaline produite par les glandes surrénales. Celle-ci accroît la vigilance, augmente le rythme cardiaque – ce qui explique que le cœur bat la chamade à la vue de l’être aimé –, empêche de dormir, diminue l’appétit. »