100 millions de Canadiens en 2100: l'initiative du siècle oblige la CAQ à bouger

Josée Legault
L’«Initiative du siècle», une cible concoctée pour des gens d’affaires torontois, propose de faire passer la population canadienne de 39 à 100 millions d’habitants d’ici l’an 2100. Elle n’est toutefois pas un programme officiel du gouvernement Trudeau.
Sa propre cible est plutôt de 500 000 immigrants par année. Depuis la parution dans Le Journal d’un grand dossier sur l’«Initiative du siècle», le gouvernement de la CAQ ne sait cependant plus où donner de la tête.
Devant des voix disant craindre à terme une grande «noyade» démographique et politique du Québec dans le Canada, François Legault y voit maintenant une «menace pour le Québec».
Débat partisan
Sur le plan politique, son réveil est non moins douloureux. Voilà donc les seuils d’immigration propulsés à nouveau au cœur du débat partisan entre les partis d’opposition et son gouvernement.
Pour tenter de calmer le jeu, le premier ministre découvre qu’en plus du seuil annuel édicté par Québec de 50 000 nouveaux arrivants, plus de 300 000 travailleurs et étudiants temporaires résident aussi ici.
En pleine pénurie de main-d’œuvre, ces femmes et ces hommes laissés dans les limbes de l’inconnu contribuent pourtant à faire fonctionner son économie.
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Remontée du PQ
À la CAQ, on craint toutefois que des scénarios comme celui de l’Initiative du siècle, même s’ils sont catastrophistes, ne finissent par nourrir la remontée déjà amorcée dans les sondages par le PQ et son option souverainiste.
L’électorat caquiste et l’électorat péquiste, après tout, sont des vases communicants. D’où la carte de «plus d’autonomie» pour le Québec, ressortie de sa manche par M. Legault. «Plus d’autonomie» pour que la souveraineté, et ce faisant le PQ, soit vue comme inutile. Le problème réside toutefois dans le réel. Justin Trudeau n’ayant aucun appétit pour négocier ou accorder au Québec quelque autonomie supplémentaire que ce soit. Ni en immigration ni en d’autres domaines.