100 jours de prison pour un Montréalais: coupable d’avoir copieusement insulté un juge
Jonathan Bouchard, 39 ans, a plus tard expliqué qu’il a le défaut d’être «trop gentil»


Michael Nguyen
Un Montréalais qui a eu la mauvaise idée d’insulter copieusement un juge en pleine salle d’audience tout en traitant une procureure de tous les noms a écopé de 100 jours de prison pour son «mépris flagrant» envers la justice.
«Une salle de cour criminelle n’est pas un bar, une ruelle, un vestiaire de hockey ou une cour d’école», a rappelé dans les derniers jours le juge Dennis Galiatsatos, en mettant en garde que ce genre de comportement n’est pas toléré.
Jonathan Bouchard, 39 ans, avait commis ses frasques en décembre dernier, alors qu’il comparaissait par visioconférence pour des menaces envers des employés d’un hôtel de la métropole ainsi que des policiers.
De toute évidence irrité par la situation, le Montréalais s’est alors emporté quand il a appris qu’il resterait détenu en attendant son enquête sur remise en liberté.
Insultes à tout-va
«Je suis écœuré de vous autres, a-t-il lancé agressivement en menaçant la procureure au dossier. M’a le régler mon problème, moi. J’vais me venger, moi. Une fois pour toutes!»
Se sont ensuivis des jurons à caractère religieux, des insultes scatologiques et d’autres à caractère sexuel, très explicites, tant au juge qu’à la procureure. Et quand quelqu’un essayait de parler, Bouchard les coupait avec des sacres peu élogieux, en français et en anglais.
Comme Bouchard continuait malgré maints avertissements, le juge l’a alors cité pour outrage au tribunal.
L’accusé devait revenir à la cour le lendemain, mais vu son agressivité, la cause a dû être reportée afin d’assurer la sécurité des constables spéciaux et des agents correctionnels.
Il se dit «trop gentil»
L’affaire a finalement été entendue après les Fêtes, mais après un début calme où il se disait victime du système qui le «faisait souffrir», Bouchard en a remis.
«Il s’est mis à s’exclamer que s’il avait effectivement menacé des gens, ceux-ci étaient chanceux qu’il n’avait pas mis ses menaces à exécution, a noté le juge. Il leur donnait des chances, disait-il, parce qu’il a le défaut d’être trop gentil.»
Une expertise psychiatrique a ensuite été réalisée, permettant de confirmer que l’accusé pouvait être tenu criminellement responsable malgré des troubles liés à l’usage de stupéfiants.
Un mois plus tard, Bouchard s’excusait finalement pour «avoir tenu des propos déplacés», mais c’était trop peu trop tard pour éviter une condamnation pour outrage au tribunal.
Rappelant que ce n’était pas la première fois que Bouchard était coupable d'un tel crime et qu’il avait déjà 17 condamnations pour des menaces de mort, en plus d’autres pour des crimes violents, le juge l’a ainsi condamné à 100 jours de prison.
«Les tribunaux ne doivent pas baisser les bras devant [...] certains accusés impolis, vulgaires et violents», a conclu le juge.