«100% de mes amis ont recours au Botox»: à 29 ans, elle est déjà accro aux injections
Comme Amélie Riel, plusieurs patients de moins de 30 ans dépensent des milliers de dollars par an

Héloïse Archambault
La popularité des injections esthétiques pour contrer les rides a explosé au Québec. Le Journal s'est intéressé à ce lucratif marché qui attire de plus en plus de professionnels de la santé.
Les injections esthétiques ont particulièrement la cote auprès des jeunes Québécois de moins de 30 ans, qui sont prêts à payer des milliers de dollars par an pour améliorer leur apparence.
«100% de mes amis ont recours au Botox. C’est très normal de faire ça!, confie sans gêne Amélie Riel, 29 ans, qui reçoit des injections esthétiques régulièrement. C’est comme les tattoos, on n’arrête plus. C’est addictif.»

Voilà déjà quatre ans que la jeune femme de Laval a recours aux injections de neuromodulateurs à plusieurs endroits dans le visage. Et son cas est loin d’être isolé, notent des médecins spécialisés dans le domaine.
«C’est hyper fréquent. Il y a des filles qui arrivent à 18 ans et disent: “Je veux mon Botox”», constate le Dr Benoit LeBlanc, un chirurgien plasticien de Laval. Mais, c’est rare que je les prends à cet âge-là.»

3500$ en un an
Puisqu’elle travaille dans un cabinet de soins esthétiques, Amélie Riel a la chance d’avoir des rabais sur ses injections, qu’elle fait tous les trois ou quatre mois.
Elle calcule avoir tout de même payé environ 1500$ par an. Et un autre 2000$ pour des injections dans ses lèvres, en juin dernier. Pour elle, le résultat vaut clairement l’investissement.
«C’est vraiment une question de prévention. L’idéal, c’était de commencer plus tôt pour atténuer les rides, explique-t-elle. Je suis très expressive, mes rides ont tendance à apparaître rapidement. Là, je n'en ai pas parce que j’ai pris mes précautions à 25 ans.»
Généralement, le coût pour les jeunes est plus abordable puisqu’ils ont moins de traces de vieillissement de la peau. Ils peuvent néanmoins dépenser plusieurs milliers de dollars par année.
«C’est surprenant de voir où les gens prennent l’argent, poursuit le Dr LeBlanc. Ils vont travailler plus sur eux-mêmes que mettre de l’argent de côté pour une maison. Ils se disent: “Une maison je ne pourrai jamais m'en acheter une de toute façon avec le marché actuel”.»
• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Mario Dumont, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
Des soins moins chers
À Trois-Rivières, la Dre Clode Lessard conseille souvent aux jeunes patients d’opter pour des traitements réalistes et moins chers (environ 250$).
«Les clients sont de plus en plus jeunes, constate-t-elle. Mais souvent, ils ne font pas de gros traitements de Botox. Ce n’est pas quelque chose que j’encourage.»
«Certains tripent sur le front patinoire, c’est une roue qui tourne et ça peut être infini», ajoute-t-elle.