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L'article provient de Le Journal de Montréal
Sports

10 minutes avec le gourou du recrutement en Formule 1, Helmut Marko, dans les paddocks du Grand Prix du Canada

Le consultant spécial de Red Bull a parlé des pilotes canadiens, Lance Stroll, ses pilotes et ceux de McLaren

Photo Martin Chevalier
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Photo portrait de François-David Rouleau

François-David Rouleau

2024-06-09T15:45:02Z
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À 81 ans, le Dr Helmut Marko semble dans l’univers des sports motorisés depuis la nuit des temps. Avec sa mallette de cuir brune remplie de secrets et d’évaluations, il a marché des centaines de kilomètres en arpentant les paddocks depuis les années 60. Pilote dans une autre vie, l’Autrichien, véritable gourou du recrutement en F1, n’a pas son égal pour dénicher des talents depuis une quarantaine d’années.

Getty Images via AFP
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Durant sa carrière, celui qui était le bras droit du fondateur de Red Bull, Dietrich Mateschitz, a élevé bon nombre de vedettes s’étant établies en F1, dont évidemment celles de nos jours Max Verstappen, Carlos Sainz, Daniel Ricciardo et Alex Albon. Retraité depuis deux ans, Sebastian Vettel, est aussi passé par sa célèbre école.

AFP
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Sous les rayons du soleil au circuit Gilles-Villeneuve à quelques heures de la séance de qualifications du Grand Prix du Canada et tout juste après la signature de Yuki Tsunoda chez Racing Bulls en prévision de 2025, samedi, Le Journal s’est attablé avec le réputé consultant chez Red Bull pour discuter d’une multitude de sujets l’instant d’une dizaine de minutes.

Q: Depuis les années 90, le Canada a aligné trois pilotes en Formule 1 en Jacques Villeneuve, Lance Stroll et Nicholas Latifi pendant que les pays européens en ont compté des dizaines. Comment expliquer cette difficulté de former et placer un pilote au plus haut niveau du sport automobile?

R: L’Allemagne n’a pas compté de bons pilotes pendant 20 ans avant Michael Schumacher et l’Autriche en a compté plusieurs à différentes époques. Quand on amène un pilote en F1, il ne suffit pas de l’amener pour occuper un siège. Il doit gagner. Le Canadien Nicholas Latifi était là, mais il n’a rien fait. Ce n’était pas un gagnant.

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Quand on observe un espoir de 14 ans dans un go-kart, il doit démontrer sa vitesse et son talent. C’est impossible de créer un pilote. Il doit absolument posséder ces qualités: vitesse, talent, confiance et dévouement complet.

C’est difficile de tous les obtenir.

À l’exception des Villeneuve, je connais un seul pilote sorti du Canada qui a connu du succès.

Il faut être patient. Parfois, il y en a un qui se démarque, comme Villeneuve. Il y a des hauts et des bas. Ce n’est pas constant.

Q: Que voyez-vous en Lance Stroll?

R: Je me souviens de sa très bonne course menant à son podium à Baku avec Williams en 2017. Et je me souviens qu’il nous (Red Bull) ait enlevé la pole position en Turquie en 2020.

Depuis, il a des hauts et des bas. De très bonnes courses et d’autres très ordinaires.
Je me demande s’il veut vraiment être pilote et s’il travaille très dur pour connaître de bons résultats.

Q: Selon vous, Lance Stroll en fait-il assez?

R: C’est difficile à dire, car je ne le connais pas assez et je ne suis pas près de lui pour juger véritablement ses efforts. Je l’ai observé. Il a ses hauts et ses bas.

Q: Samedi, Jacques Villeneuve a tenu des propos tranchants à l’endroit de l’un de vos protégés, Daniel Ricciardo, chez Racing Bulls. Selon vous, le champion du monde en 1997 a-t-il raison?

R: Je n’ai pas entendu son commentaire. Mais Daniel devait battre Yuki (Tsunoda) chez Racing Bulls. Cette année, ce n’est pas le cas. C’est plutôt l’inverse qui se produit.

Yuki a beaucoup changé depuis son arrivée en F1. Il s’est vraiment amélioré dans son développement. C’est un pilote émotif et il réussit à limiter ses erreurs. Il était en demande par d’autres écuries. Il est jeune et il rentre dans notre moule. C’est pourquoi nous venons tout juste de prolonger son contrat d’un an.

Q : Selon vous, quel est le meilleur duo de pilotes dans le paddock?

R : Lando Norris et Oscar Piastri chez McLaren. Ils sont jeunes et ils sont affamés. Présentement, ils s’entendent bien et travaillent bien ensemble.

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