Maintenant à 9,4 G$: les coûts du REM explosent
Olivier Boivin
Les coûts liés à la construction du Réseau express métropolitain (REM) ont augmenté de manière significative au cours des dernières années et se chiffrent maintenant à 9,4 milliards $, constate la vérificatrice générale du Québec, Guylaine Leclerc, dans son rapport publié mercredi.
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Cette somme, qui est le montant total qui sera déboursé pour la construction du projet, se trouve à être plus élevée de 3,1 millions $ que les sommes investies au départ en 2018 pour financer le projet.
La hausse significative des coûts est notamment expliquée par l'inflation, la pandémie et les retards dans la réalisation du projet.
Le prix total de la construction du REM pourrait être encore plus élevé en fonction de l’évolution du projet au cours des prochaines années.
«Ces coûts pourraient augmenter à l’issue des processus contractuels et d’autres modes de règlement visant la détermination et la répartition finales des coûts, lesquels incluent le règlement des différends», indique-t-on dans le rapport.
L’estimation des coûts liés au projet dévoilé par la vérificatrice générale diffère de celle de 8,34 milliards $ avancée par CDPQ Infra la semaine dernière lors de l’annonce du report en automne 2025 de la mise en service des deux antennes vers l’ouest.
Cette différence s'explique, car la somme de 8,3 milliards $ inclut des déductions au montant à financer par CDPQ Infra, et ne concerne donc pas les sommes totales qui seront déboursées pour la construction du REM.
«Après déduction des revenus et de certaines contributions obtenues pendant la période de construction, le montant à financer par CDPQ Infra serait de 8,3 milliards de dollars», peut-on lire dans le rapport.
456 millions $ de plus déboursés par Québec
La vérificatrice inclut dans son rapport une somme de 456 millions $ assumée par Québec en lien avec le projet pour des dépenses connexes en dehors du cadre financier du REM.
Ces sommes supplémentaires sont entre autres liées à des mesures d'atténuation mises en place pendant la construction, des projets liés à la mise en service et des contributions liées à différentes lignes de train de banlieue.
La fin du service de la ligne de train de banlieue de Deux-Montagnes afin qu'elle soit remplacée par le REM a d'ailleurs, à elle seule, entraîné des contributions de 74,7 millions $ du ministère des Transports et de la Mobilité durable.
Cette somme comprend les pertes d'actifs subies par Exo lors de la fermeture de la ligne en 2019 et 30 millions $ pour défrayer 75% des coûts découlant de la fin du service sur cette ligne.
D'autres coûts découlant de l'arrêt de la ligne de Deux-Montagnes s'élevant à 10 millions $ sont assumés par Exo.
Le gouvernement a également contribué dans la mise en place de mesures d'atténuation pour les usagers de cette ligne pendant la construction du REM.
Bon potentiel de rendement à long terme
L'investissement du gouvernement du Québec présente toujours un bon potentiel de rendement, qui pourrait même être supérieur à ce qui était avancé au départ, souligne la vérificatrice générale dans son rapport.
Selon les données de CDPQ Infra citées dans le document, le rendement du gouvernement du Québec pourrait éventuellement atteindre 4,42%, ce qui est plus élevé que le taux de 3,70% visé lors de l'élaboration du projet du REM en 2018.
Ces projections sont toutefois prévues sur le long terme.
Selon les estimations de la vérificatrice générale, le gouvernement pourrait recevoir ses premiers dividendes à partir de 2052.
Avec la collaboration de Claudie Côté/TVA Nouvelles